Traumatologie des sports d'hiver : avoir conscience des risques pour mieux les prévenir

À l’heure où la neige arrive sur les sommets, vous êtes nombreux à penser à vos futures vacances à la montagne. Mais attention à la chute qui peut être la cause de nombreux traumatismes ! De la tête aux pieds, toutes les parties du corps peuvent être touchées en cas d'accident, avec des spécificités bien marquées selon les pratiques. Mais quels sont les traumatismes les plus fréquents aux sports d’hiver ? Et surtout, comment les éviter ?

Voici quelques statistiques sur les accidents liés aux sports de glisse, mais aussi des conseils de prévention pour aborder vos prochaines descentes sur les pistes avec sérénité.

sports hiver

Sports d'hiver : des blessures différenciées selon les activités

Avec plus de 110 000 blessés estimés durant l’hiver 2019-2020 (et ce malgré une saison stoppée au 15/03 pour cause de confinement), les risques de traumatismes aux sports d’hiver sont malheureusement bien présents (1). Principalement à cause des chutes (dans 98 % des cas), et très minoritairement les collisions (occasionnant 2 % seulement des accidents au cours de l'hiver) (2). 

Et vous n'en avez peut-être pas conscience, mais les risques de blessures ne sont pas les mêmes, en ski alpin et en snowboard (1). À ski, les traumatismes les plus fréquents surviennent au niveau des membres inférieurs (dans 54 % des diagnostics), à commencer par les genoux (dans 42 % des cas). En snowboard, ce sont les membres supérieurs qui sont les plus touchés (dans 59 % des cas) : principalement, les poignets (représentant 25 % des diagnostics) et les épaules (19 %).

Les contusions affectant la tête et le tronc sont équivalentes dans les deux cas (1), avec :
•    3 % de traumatismes crâniens en ski alpin, contre 3,7 % en snowboard ;
•    10 % des lésions du rachis, du thorax et du bassin, à ski tout comme en snowboard.

À noter : les autres sports de glisse comme le ski de fond et la luge comptent nettement moins d’accidentés et de blessures au regard du ski de descente et du snowboard (1).

Traumatologie des sports de glisse : les principales lésions en ski de descente et snowboard

Entorses du genou dans un tiers des cas chez les skieurs

L’entorse du genou est diagnostiquée dans 32 % des accidents de ski alpin. Chez les femmes adultes de plus de 25 ans particulièrement exposées aux lésions du ligament croisé antérieur, l’entorse du genou représente même la moitié des diagnostics (1). 

Cette prédisposition féminine s’explique par des spécificités anatomiques, mais aussi par des facteurs hormonaux (3). À ski, chez l’homme comme chez la femme, le genou peut également être victime d’autres lésions, constatées dans 10 % des cas supplémentaires (1).

 

Fractures du poignet dans un quart des diagnostics chez les snowboarders

Chez les surfeurs, la fracture du poignet représente 25 % des traumatismes. Ce pourcentage s’élève à plus de la moitié chez les jeunes de 10 à 16 ans (1).

En cause ? L’apprentissage du snowboard qui nécessite une maîtrise de la stabilité et de la vitesse plutôt complexe à acquérir. Ce qui provoque de nombreuses chutes chez les surfeurs, généralement amorties par les membres supérieurs. D’où un nombre de lésions plus important sur le haut du corps (4).

Chez les plus âgés, généralement plus aguerris, les chutes sont moins nombreuses, mais souvent plus graves aussi, du fait de la vitesse qui est un facteur aggravant (4).

skis_genou

Comment prévenir les risques et traiter les traumatismes des sports d’hiver ?

S’il n’est pas possible d’éliminer les chutes ou collisions à l’origine des traumatismes aux sports d’hiver, vous pouvez limiter certains risques par la prévention.

Il est ainsi conseillé : 
•    de vous préparer physiquement avant l’hiver afin d’arriver sur les pistes avec un bon renforcement musculaire au niveau des jambes, de la hanche et du tronc, dont le genou est dépendant (2,4) ;
•    de régler vos fixations pour faciliter le décrochage des chaussures en cas de chute, afin d’éviter une torsion du genou à l’origine d’entorses et autres lésions (1,2,4) ;
•    de porter un casque pour limiter les risques de traumatismes crâniens (2,4) ;
•    d’inciter les jeunes snowboarders à s’équiper de protège-poignets pour réduire les risques de fractures en cas de choc (1,4) ;
•    de contrôler votre vitesse lorsque la visibilité est réduite, mais aussi quand les pistes sont fraîchement damées, ou lors des périodes de forte fréquentation les plus accidentogènes (2).

En cas de chute, n’hésitez pas à consulter un médecin ou un pharmacien pour un premier diagnostic. Pour les traumatismes les plus légers, jusqu’aux plus graves nécessitant une hospitalisation, un appareillage adapté pourra vous être indiqué pour le traitement orthopédique de la lésion : 
•    colliers cervicaux et ceintures de soutien lombaire pour les traumatismes du dos ;
•    écharpes d’immobilisation pour l’épaule;
•    orthèses de pouce, poignet-pouce ou poignet-main pour l’avant-bras ;
•    attelles, orthèses et genouillères pour les entorses et autres lésions des genoux ;
•    orthèses et bottes de marche pour les atteintes de la cheville… (2).

 

 

Sources : 

1.    Médecins de montagne, L'accidentologie des sports d'hiver : saison 2019-2020, Dossier de Presse 2020

2.    Henry. Évolution de la traumatologie des sports d’hiver dans le département des Vosges : à propos de deux séries à 12 ans d’intervalle aux Urgences de Remiremont (2004-2005 et 2016-2017). Sciences pharmaceutiques. 2018. hal-03297561

3.    Lefevre et al. (2014). Les facteurs de risques de rupture du ligament croisé antérieur : le genre féminin. Journal de Traumatologie du Sport, 31(1), 58-62. 

4.    Dohin, & Kohler (2008). Traumatologie du ski et du snowboard chez l’enfant et l’adolescent : épidémiologie, physiopathologie, prévention et principales lésions. Archives de pédiatrie, 15(11), 1717-1723.

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